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22/02/2008

L’aéroport de Nantes fait décoller le débat

12/ 02/2008

«Sous réserve que cet aéroport soit de haute qualité environnementale…» C’est ainsi que le ministère de l’Ecologie défend le projet de nouvel aéroport international Grand Ouest Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, dont le décret de déclaration d’utilité publique a été publié dimanche. Quelques mois après un Grenelle de l’environnement qui prévoyait de réévaluer les projets en fonction de leur impact sur le climat et la biodiversité, le ministère tenait hier à relativiser : «Ce n’est pas un nouvel aéroport, c’est un transfert puisqu’il remplace l’actuel.» Fin janvier, le secrétaire d’Etat aux Transports précisait : «Ce sera vraisemblablement le dernier aéroport en France métropolitaine.»

Pour les régions concernées, Nantes et Rennes notamment, l’enjeu est d’importance. «Il faut que ce soit un projet exemplaire, assure le maire socialiste de Nantes, Jean-Marc Ayrault, qui y voit un hub (plate-forme aéroportuaire) nécessaire au développement de la région. Nous avons déjà mis en place des règles très précises pour éviter l’urbanisation anarchique. Et il faut impérativement que la desserte en tram-train vers Nantes soit réalisée en même temps que l’aéroport.» Autre intérêt selon lui : régler les problèmes de sécurité et de bruit liés au survol de la ville pour rallier l’actuel aéroport. Patrick Rimbert, vice-président de la communauté d’agglomération, insiste lui sur l’aspect économique : «Le développement du Grand Ouest est une réalité, en terme de population comme d’activité. Il faut anticiper les évolutions de trafic, explique-t-il. D’où l’intérêt d’un aéroport à l’échelle européenne, lisible.» Ces arguments ne convainquent pas les Verts, alliés au PS à Nantes: «Les prévisions de saturation sont très discutables, assure l’élu nantais Jean-Philippe Magnen. Et la possibilité de modifier l’actuel aéroport, pour répondre aux problèmes liés au survol, n’a pas été expertisée sérieusement.» Quant à l’association Acipa, qui lutte contre l’aéroport, elle s’inquiète de l’impact sur les terres rurales et agricoles autour du site. «On ne se bat pas comme des riverains, précise Dominique Fresneau, président d’Acipa. On est contre un projet qui n’a pas d’utilité. C’est une question de choix de développement : le Grenelle devait favoriser le train par rapport à l’avion.»

Autre question : le financement. Le projet seul devrait coûter 581 millions d’euros, deux milliards en incluant les dessertes mais les modalités du financement restent à définir. «Il faudra que l’Etat prenne ses responsabilités», avertit Ayrault.

En attendant le premier décollage, prévu pour 2015, l’Acipa va continuer la «résistance» via des recours juridiques et des manifestations. «Contournement routier de Strasbourg, aéroport de Nantes…,énumère Arnaud Gossement, de France Nature Environnement, on a l’impression que le gouvernement accélère la finalisation de certaines infrastructures, avant la mise en place des nouvelles règles de gouvernance issues du Grenelle.»

source : http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/309498....

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