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25/02/2008

Les forêts africaines, clés de l'équilibre du climat mondial

Les forêts africaines sont appelées à jouer un rôle essentiel et vital dans le maintien des équilibres de l'écosystème. Lors du dernier sommet Europe-Afrique tenu à Lisbonne, les responsabilités des uns et des autres ont été dégagées. Dans un rapport, Greenpeace affirme que les forêts tropicales humides intactes d'Afrique régulent le régime des précipitations de la région. Elles font également office de frein à l'accélération des changements climatiques.
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source : http://www.infosdelaplanete.org/3437/les-forets-africaine...

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Les forêts renferment la moitié du stock de carbone terrestre du monde. Elles stockent globalement 40 fois la quantité de carbone émise chaque année par l'utilisation des combustibles fossiles et la production de ciment. La République démocratique du Congo (RDC) à elle seule détient 8 % du carbone terrestre stocké dans la matière forestière vivante, soit le quatrième stock national de carbone forestier du monde. On estime que les forêts de RDC représentent 60 % de forêts encore sur pied de la région, c'est à dire davantage que n'importe quel autre pays d'Afrique.

Conséquences de la déforestation

La déforestation entraîne l'émission de carbone dans l'atmosphère, sous forme de dioxyde de carbone (CO2), lequel contribue aux changements climatiques, Les émissions mondiales générées par la déforestation, des forêts tropicales principalement, représentent chaque année environ 20 % des émissions totales de gaz à effet de serre induites par les activités humaines, soit plus que celles produites par l'ensemble du secteur des transports. En Afrique centrale, les émissions cumulées liées à la déforestation, entre 1950 et 2000, ont été bien plus conséquentes (plus de 50 fois dans le cas de la RDC) que celles issues de l'utilisation des combustibles fossiles, Lorsque les forêts sont complètement détruites - pour l'agriculture ou les pâturages par exemple - jusqu'à la moitié du carbone qu'elles contenaient peut avoir été émis dans l'atmosphère.

L'exploitation forestière sélective, telle qu'elle est généralement pratiquée en Afrique centrale, a aussi un impact très significatif sur les émissions de carbone. L'exploitation forestière s'étend rapidement en Afrique centrale, où plus de 30 % des forêts sont déjà incluses dans des concessions forestières. Des études récentes révèlent une accélération du rythme de construction de pistes d'exploitation forestière. La densité des routes forestières est la plus élevée au Cameroun et en Guinée équatoriale, et l'exploitation forestière a progressé à l'intérieur du Gabon au cours de ces dernières décennies. La RDC a quant à elle aujourd'hui le plus faible taux de pistes d'exploitation de tous les pays d'Afrique centrale, mais c'est la nouvelle frontière de l'expansion de l'exploitation forestière .

La RDC occupe actuellement la 21ème place sur la liste des pays émetteurs de CO2, presque uniquement à cause de la conversion des terres forestières pour un autre usage du sol et suite à l'exploitation du bois, Le pays produit plus d'émissions de gaz à effet de serre que la Belgique, la Finlande, la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, la Suisse ou les Pays-Bas.

Selon les prévisions relatives à la diminution du couvert forestier en Afrique centrale, la RDC risque de perdre plus de 40 % de ses forêts d'ici 2050, La région située au nord du fleuve Congo serait alors totalement déboisée, de même que les zones proches des routes et cours d'eaux navigables. Au Gabon, près de la moitié des forêts sont aujourd'hui sous concessions, et l'on risque d'atteindre le taux de 75 % dans les 10 ans à venir, en l'absence de mécanismes de protection12. On estime que la déforesta­tion en Afrique centrale va libérer au total entre 31,1 et 34,4 milliards de tonnes de CO2, soit environ l'équivalent de cinq ans d'émissions mondiales de CO2 dues au seul secteur des transports.

Les forêts : un tampon vital

Le récent rapport Bilan 2007 des changements climatiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a conclu que le changement climatique, en interaction avec des facteurs d'origine humaine tels que la déforestation et les feux de forêts, est une menace pour les écosystèmes africains , Les changements climatiques en Afrique vont aggraver les pénuries d'eau existantes pour certains pays. On prévoit aussi une augmentation de la fréquence des épisodes climatiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations.

Les forêts sont importantes pour le climat, non seulement en termes d'émissions de carbone, mais également en termes de précipitations. L'effet de la déforestation sur les précipitations est particulièrement marqué en Afrique, puisque 75 à 95 % des précipitations dans le Bassin du Congo proviennent de l'évapotranspiration. L'exploitation de vastes concessions forestières peut donc affecter les précipitations dans les régions forestières environnantes. Les modèles démontrent que la déforestation induirait une tendance générale à l'assèchement en Afrique avec une augmentation des précipitations dans certaines régions, et une réduction des précipitations allant jusqu'à 40 % dans d'autres; tout cela accompagné d'une augmentation des vagues de chaleur dans certaines régions.

Selon une étude récente, les impacts locaux de la déforestation, au moins durant la première partie de ce siècle, seront plus dévastateurs pour l'Afrique tropicale que les impacts directs liés aux changements climatiques. Ses auteurs concluent que la protection de la végétation à l'échelle nationale peut entraÎner directement une réduction des implications négatives d'un futur changement climatique en Afrique .

A l'échelle mondiale, un lien étroit a été découvert entre les précipitations dans le Bassin du Congo et les modèles de circulation atmosphérique dans l'Atlantique Nord durant l'hiver et le printemps. Le Bassin du Congo représente ainsi la troisième plus grande région de convection profonde de la planète, après le Pacifique Ouest et l'Amazonie. On connaît cependant moins de choses sur les processus climatiques au Congo que pour les autres régions. C'est pourquoi il est fort possible que la déforestation en RDC puisse, selon des mécanismes qui ne sont pas encore décrits, affecter les précipitations au niveau tant local et régional qu'à l'autre bout de la planète.

Il n'y a pas que la déforestation, stricto sensu, qui libère du carbone stocké dans les forêts dans l'atmosphère: les émissions liées à la dégradation des forêts sont également importantes. Actuellement, les chiffres utilisés par le GIEC ne prennent pas en compte les émissions résultant de la fragmentation et de la dégradation de vastes zones.

Les forêts sont importantes pour le climat, non seulement en termes d'émissions de carbone, mais également en termes de précipitations, L'effet de la déforestation sur les précipitations est particulièrement marqué en Afrique, puisque 75 à 95 % des précipitations dans le Bassin du Congo proviennent de l'évapotranspiration, L'exploitation de vastes concessions forestières peut donc affecter les précipitations dans les régions forestières environnantes.

Les modèles démontrent que la déforestation induirait une tendance générale à l'assèchement en Afrique avec une augmentation des précipitations dans certaines régions, et une réduction des précipitations allant jusqu'à 40 % dans d'autres; tout cela accompagné d'une augmentation des vagues de chaleur dans certaines régions18, Selon une étude récente, les impacts locaux de la déforestation, au moins durant la première partie de ce siècle, seront plus dévastateurs pour l'Afrique tropicale que les impacts directs liés aux changements climatiques, Ses auteurs concluent que la protection de la végétation à l'échelle nationale peut entraÎner directement une réduction des implications négatives d'un futur changement climatique en Afrique .

A l'échelle mondiale, un lien étroit a été découvert entre les précipitations dans le Bassin du Congo et les modèles de circulation atmosphérique dans l'Atlantique Nord durant l'hiver et le printemps. Le Bassin du Congo représente ainsi la troisième plus grande région de convection profonde de la planète, après le Pacifique Ouest et l'Amazonie. On connaît cependant moins de choses sur les processus climatiques au Congo que pour les autres régions. C'est pourquoi il est fort possible que la déforestation en RDC puisse, selon des mécanismes qui ne sont pas encore décrits, affecter les précipitations au niveau tant local et régional qu'à l'autre bout de la planète.

Fonds de stabilisation
Dans leur déclaration pour les négociations climatiques des Nations unies à Bali (COP/MOP décembre 2007), les pays du Bassin du Congo demandent que la déforestation et la dégradation des forêts soient prises en compte dans un futur mécanisme de réduction des émissions de la déforestation et de la dégradation. Les pays de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) demandent également un mécanisme complémentaire - un fonds de stabilisation - pour récompenser les efforts de la gestion durable de leurs forêts.

Greenpeace demande à toutes les Parties de faire de la fin des émissions liées à la déforestation en zone tropicale un élément central de la prochaine phase du Protocole de Kyoto (post-2012) sur le changement climatique. Lors de la conférence des parties (Cap), à Bali, en Indonésie, Greenpeace présente sa proposition pour un mécanisme de financement international visant à mettre un terme à ces émissions. Cette proposition prend en compte l'ensemble des pays concernés, qu'ils présentent des taux de déforestation historiquement élevés ou, comme c'est le cas pour la RDC, possèdent de larges forêts intactes et des taux de déforestation faibles.

La proposition de Greenpeace est adaptable aux différentes réalités des pays en développement, évite les pièges des approches basées sur le marché, comptabilise les émissions au niveau national, règle le problème de l'incertitude et de la permanence, assure l'intégrité environnementale du Protocole de Kyoto, et contribue à la réalisation de l'objectif ultime de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC).

Greenpeace soutient les pratiques d'exploitation écologiquement et socialement responsables, mais s'oppose à ce que ces pratiques bénéficient des financements internationaux évoqués ci-dessus, car ces opérations sont, in fine, considérablement émettrices de gaz à effets de serre et il serait pervers de les financer - et donc d'encourager la dégradation de forêts intactes - dans le cadre d'un fonds carbone.

En outre, il est évident que les efforts visant à réduire les émissions liées à la déforestation doivent se superposer à des objectifs ambitieux de réduction d'émissions fixés aux pays de l'Annexe 1 du protocole de Kyoto, et en aucun cas fournir une excuse aux pays riches pour réduire leurs efforts domestiques.

Des initiatives sont nécessaires avant 2012 pour améliorer la gouvernance et augmenter les capacités du secteur forestier africain, développer des alternatives aux pratiques forestières destructrices, renforcer et étendre les pro­grammes de conservation forestière. De tels efforts doivent donner priorité aux actions qui produisent des bénéfices gagnants-gagnants, autant pour le climat, pour la biodiversité que pour les populations locales.

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